Nous n'avons pas souvent une juste idée de la performance de
la locomotion musculaire en nous référant à notre
expérience: cette expérience a été en effet
avortée en 1920. Nous ne connaissons le vélo performant qu'à
travers le sport, et des données faussées par la compétition
et le dopage, et dans un contexte de société modelée
par la voiture: plus rien n'est fait pour le vélo qui "squatte"
le territoire des voitures.
Nous sommes en effet presque tous totalement désadaptés
aux efforts d'endurance qui ne devraient pas être pénibles
pour faire carrément 10 fois plus que ce que nous faisons actuellement...
les seuls qui échappent à cette règle sont les "vrais"
sportifs (ceux qui ont réellement travaillé leur endurance
de base). Faire 200 à 500km de vélo par semaine sans se fatiguer
n'est pas de la science fiction...
Depuis 1920 la silhouette des vélos reste pratiquement la même,
et le progrès ne porte donc que sur les matériaux et la transmission
du mouvement, et encore, il s'agit de vélos de course. Les 3/4 de
l'énergie perdus en résistance de l'air restent presque inchangé:
c'est un peu comme si nous avions des voitures modernes toutes carrées:
elles rouleraient un peu mieux par ce que le moteur apporte un peu plus
de puissance avec la même quantité de carburant mais consommerait
cependant presque autant, ou autant pour juste un peu plus vite... d'ailleurs,
c'est pratiquement le cas actuellement car le marketing prend le dessus
pour le design. Le vélo sous sa forme moderne reste pourtant le
seul moyen de transport plus économique que la marche à pieds,
même en comptant la fabrication du vélo.
Il suffit de constater les vitesses moyennes de cyclistes bien entraîné
et de les comparer à celle de la voiture, pour comprendre que le
vélo a un énorme potentiel. En zone densément peuplée,
il garde sa vitesse sans engorger le réseau: c'est le moyen de transport
le plus rapide en ville, et de loin, tout en étant un transport
individuel offrant la liberté de conduire à sa guise.
Il ne manque que peu de chose pour faire du vélo LE moyen de
transport principal. Celui qui nous lie à la société
dans un rayon de 0.5 à 20 voir 50km.
Il nous manque la sécurité par rapport aux intempéries
(risque de pluie, de froid), la place pour rouler en toute quiétude
(imaginez la sensation de liberté d'un cycliste seulement une journée
sans voiture, même, et surtout dans les campagnes), et enfin l'équipement
pour la nuit: ces manquements techniques interdisent de prendre un vélo
le matin pour rentrer le soir. Ne reste que l'été, et de
surcroît par temps très sur: résultat, un vélo
devient d'utilisation très occasionnelle, ce qui n'entretient pas
assez la forme physique.
Vélo qui va bien?
Avons nous aussi un vélo qui va bien? Son caractère occasionnel
fait qu'on n'y mets pas le prix. Un vélo bas de gamme est un destructeur
de motivation. Pédaler devient alors fatiguant, d'une efficacité
peu probante, et nous arrivons à la situation actuelle: nous admettons
que le vélo c'est trop pénible, trop lent, pas assez sur,
sauf peut être pour faire 500m à 2km.
Et si nous n'avons que peu de puissance faute de condition physique,
et un gros ventre? Le vélo position cyclo (guidon de course) est
alors inconfortable: on adopte le vélo anglais ou hollandais sur
lequel on a mis à fond les aérofreins: on se tient debout
face au vent, l'effort est carrément double pour une même
vitesse ou la vitesse 30 à 40% de moins pour le même effort.
Si on prend un peu d'entraînement avec ce vélo, on ne pourra
pas exploiter sa force, cela tassera les lombaires. Si on adopte le vélo
avec guidon de VTT, on reproduit ce problème et écarte
les aérofreins (les coudes) des que l'on adopte une position un
peu penchée... ainsi, le vélo est fatiguant sur les longues
distance, avouons que nous l'aurons cherché.
Pour ceux qui débute en vélo, ont un gros ventre et pas
beaucoup de jambe, ils faut effectivement un vélo position droite.
En ville aller à 15km/h et partir tranquille suffirait, mais il
y a des villes non plates, et surtout il faut s'insérer prestement
entre deux voiture, donc passer de 0 à 30km/h rapidement et même
tenir du 50km/h pour parcourir une avenue dans le flot de la circulation
et non pas rejeté sur le coté
Vélo assisté?
Le vélo assisté a été réduit à
250 watts d'aide au pédalage, une mesure stupide qui interdit à
ce type de vélo de résoudre ce problème de manque
de nervosité qui gêne pour s'intégrer dans une circulation
composés de véhicules disposant de 30 à 50 watts/kilo.
Or un vélo assisté de 30Kg avec un conducteur de plus de
70Kg fait largement 100Kg. Il faudrait 1000 watts, dont au moins 400 à
500 proviennent du moteur. Au démarrage l'assistance électrique
compense à peine le besoin d'accélération qu'on aurait
en étant en forme avec un vélo léger. En effet, un
cycliste athlétique avec un vélo léger dispose au
démarrage de 15 watts par kilos: il peut partir au feu vert avec
les voiture. Un cycliste "mou" sur le départ sera obligé
de grille le feu rouge un peu avant le passage du vert pour avoir le temps
de démarrer avec la meute..
Sur les démarrages, la puissance musculaire est de 500 watts
à 2000 watts, en endurance elle est entre 30 watts et 300 watts
suivant le degré de sédentarité. Un vélo dispose
donc pour démarrer de 5 à 10 watts, voir 15, par kilos
(effort anaérobie alactique, échelle de temps 1 à
10s), et pour entretenir son mouvement de 0.5 à 4 watts par kilo
(effort endurance aérobie échelle de temps de 3 minutes à
plusieurs heures). Une assistance électrique devrait en fait fournir
800 à 1000 watts quelques secondes pour assurer les démarrages
et puis descendre ensuite à 250 watts. Cette disposition rend le
vélo assisté plus sur en attendant que les voitures lui laisse
un peu plus de place.
Mais le vélo assisté est une béquille qui permet
de passer le cap et ouvre la voie à la forme physique, car il vaut
mieux abandonner pour certain sa "honte" de se faire traîner
par un moteur (réaction évoquée sur un forum de cyclistes)
et se faire assister pour les démarrages et le soutient de
la vitesse tout en apportant de son coté ce qu'on est capable de
faire en zone d'effort non pénible (respect de l'endurance aérobie),
plutôt que de forcer trop, par nécessité, et de s'épuiser
(utilisation de l'anaérobie lactique) sans même obtenir de
véritables progrès (l'utilisation de l'anaérobie lactique
empêche de progresser en endurance). Enfin, l'énergie d'une
seule voiture équivaut à l'énergie de 50 vélo
assistés: remplacer donc des voitures par des vélos "nucléaires"
est toujours préférable à n'importe quelle voiture
à hydrogène (donc nucléaire aussi). Même un
vélo Solex ne consomme même 1 litre au cent. Avec la même
énergie, qu'on dépense certes, on permet la liberté
de mouvement de 50 fois plus de personnes, ou de 10 fois plus dans le cas
de taxi collectifs remplis tout en apportant une possibilité de
remise en forme: il faut bien commencer et le vélo, même urbain
et assisté est mieux que l'inaction physique.
Si nous croyions en le vélo comme moyen de transport tout
cela, je cite: la manque de voies réservées, la forme physique,
l'équipement, les aménagements des lieux de travail (lieux
ou poser le vélo, ou se doucher, travail moins payé mais
à mi temps pour avoir le temps de rouler...) serait résolu:
le vélo ou du moins son dérivé utilitaire pourrait
rouler tous les jours de l'années sauf durant les alertes cycloniques
du fin d'été et au passage des tornades de printemps, conditions
également hostiles aux voitures "ordinaires"... (oui, en 2030 l'économie
fera des pause "climatique"). La pratique quotidienne adaptera le potentiel
physique et l'efficacité énorme du vélo pourra s'exprimer.
LES INFRASTRUCTURES.
Si on aménageait pour le vélo jugé fonctionnel,
c'est à dire allant couramment à 35km/h, voir 45 à
50 pour les couchés carénés ou les hybrides électrique
musculaire... nous devrions prévoir des voies réservés
aux véhicules "basse énergie".
Ceux ci ont les mêmes caractéristiques qu'un train: ils
ont un rapport puissance sur poids similaire (3 watts/kilo) et roulent
très bien: ils accumulent beaucoup de vitesse à la moindre
descente, et il leur coûte beaucoup de repartir après un arrêt
ou un ralentissement. Tout doit être pensé selon la préciosité
de l'énergie cinétique (celle stockée dans la vitesse)
et potentielle (celle stockée dans l'altitude, et pour les hybrides
également stockée dans la batterie). En bref; un réseau
conçus pour garder l'élan, pour ne pas peiner avec des puissances
faibles, et pour ne pas non plus tout perdre en freinage: pentes à
3%, virages prévus pour 40 à 60km/h, revêtement lisse...
Une voie réservée au vélo n'est pas large et mériterait
un abri pour traverser les campagne. La canicule n'est pas un problème
en vélo si on laisse les arbres pousser au bord des voies de circulation
(les arbres ont été retirés pour élargir et
sécuriser les routes à voiture, rendant ces routes alors
hostiles aux cyclistes brûlés au soleil), de plus, un couloir
bordé de végétation évite un vent latéral
qui détruit les qualités d'aérodynamisme des véhicules
fuselé et mêmes des vélos ordinaires.
L'aérodynamisme peut considérablement améliorer
les performances: le vélo couché, le tricycle couché
caréné en sont la preuve: un amateur plafonne à 40km
dans l'heure sur circuit en vélo ordinaire de course, 58 en tricycle,
et le vélo couché caréné le plus rapide a dépassé
84km dans l'heure: 30km de plus environ que les meilleurs records de l'heure
de champions cyclistes.
Une adaptation du réseau routier au vélo, adoptant des
logiques de voies ferrées, ou suivant des voies ferrées justement,
apporteraient un énorme gain à de tels "vélos": faire
Grenoble Lyon en 2h sans autre énergie que l'énergie musculaire
est possible. Avec un vélo couché compromis entre performance
et vie quotidienne j'ai moi même relevé des vitesses de 37km/h
avec un effort qui n'en permet sur un vélo de course que 30, mais
par contre, si on se contente de ne rouler qu'à 30 on se repose
carrément alors qu'un vélo ordinaire conduit alors à
22 fatigue du seul fait de la position. Le vélo ordinaire à
faible puissance est confortable si on s'assoit plus droit, mais alors
l'énergie qui permettrait de faire 22km/h n'en permet plus que 15,
pour un confort moins bon que en obtenant 30 en vélo couché.
De 30% de gain de vitesse quand on roule fort, on passe au double de gain
pour les périodes de "repos actif".
DU VÉLO À UNE "AUTRE" VOITURE...
Le problème d'équilibre qui rebute certain est résolu
par le tricycle, et le problème des côtes peut l'être
par une assistance. En passant du vélo ordinaire au tricycles et
en ajoutant une assistance récupération d'énergie,
on obtient un autre véhicule: une fitnesscar, qui est hybride électrique
musculaire: plus cher, plus complexe, mais pouvant d'une part profiter
de l'exercice physique comme source d'énergie, il apporte beaucoup
plus: pouvoir être aidé dans des grands trajets par de l'énergie
électrique qui reste consommée à petite dose (moins
de 20wh/km à grande vitesse, vers 60km/h), on obtient là
le remplaçant de la voiture individuelle. L'énergie électrique
qui est en plus de l'énergie produite sur place peut répondre
à un label spécial: toujours de source musculaire ou renouvelable.
Nous pouvons alors marier ce véhicule mi voiture mi vélo
avec la traction animale, les éolienne de petit gabarit (quelques
dizaines de watts), et autre sources d'énergie trop faibles pour
autre chose. Produire de l'énergie pour de telle véhicules
revient à produire de quoi éclairer une pièce ou regarder
un film sur télévision chaque jour: grand maximum 1 kilowattheure/jour...
Enfin, le vélo collectif basé sur ce principe de mélange
musculaire électrique pourrait lui, atteindre des vitesse d'autocars
ou de trains, au dessus de 75km/h sur des parcours plats, et rivaliser
en vitesse moyenne avec les moyens de transports actuellement connus, tout
en résolvant le problème d'inaction physique.
LE VÉLO VALORISÉ PAR DES TRANSPORTS COLLECTIFS
Le point faible du vélo c'est sa lenteur de franchissement des
dénivelés: marriez des vélos avec des funiculaires
et vous obtenez un ensemble performant à peu de frais, si un funiculaire
coûte cher, il évite beaucoup de peine, et d'usure, et de
travaux pour assurer le passage de voitures chères et gaspilleuses:
moins cher donc il est qu'une route pleine de voiture qui coûtent
cher à utiliser, pour la communauté. Un funiculaire liant
deux points peu éloignés, mais d'altitude différente,
et le vélo suivant alors les routes calquées sur les courbes
de niveau.
Ce qui vaut pour le vélo vaut aussi pour les véhicules
"faible énergie", d'un gabarit de puissance similaire, ils auraient
les mêmes besoins. L'enjeu est là: un litre de carburant,
ou son équivalent permettent 200 à 700km de trajet. L'énergie
extérieure peut venir en totalité, mais est encore plus économisée
si elle vient en aide. Entre la voiture "ordinaire" et le vélo nous
pourrions découvrir les hybrides électromusculaires qui remplissent
deux fonction: optimiser l'effort en le régulant, et concentrer
l'énergie sur les passages difficiles: les côtes et les départs.