Le contre-la-montre d'Albi, dessiné pour jarrets puissants et poumons d'acier, n'a été qu'un intermède pour Fabio et moi. Cette demi-journée d'effort (ou de repos, au choix), me permet donc de revenir sur les 5 contrôles antidopage que j'ai déjà subis.
La procédure est toujours la même. Le téléphone sonne dans la chambre : "M. Prébois, il y a quelqu'un pour vous à la réception". "Qui est-ce ?". "Il ne souhaite pas donner son nom". Je descends. La personne en question s'avance et présente sa carte d'inspecteur de l'Agence Française de Lutte contre le Dopage et son mandat de mission. Il porte dans les bras un carton encombrant avec tout ce qui sera nécessaire pour le test.
Après l'échange de quelques politesses, il vous annonce que "vous avez le droit d'avoir un accompagnateur". Il jette ensuite sur le lit plusieurs sachets qui contiennent des gobelets transparents. "Choisissez-en un". Avant de l'ouvrir, il faut enfiler une paire de gants non poudrés.
Quand l'envie pressante arrive, l'inspecteur vous suit dans les toilettes : "Baissez votre pantalon et remontez votre tee-shirt jusqu'au nombril, je dois vous voir uriner. Il m'en faut au moins 70 millilitres". Une situation franchement embarrassante.
On choisit ensuite un kit de flacons au hasard parmi les trois ou quatre poches que l'inspecteur propose. Le flacon vert est le "A", le jaune est le "B". On verse soi-même l'urine : à la limite supérieur de l'étiquette du flacon A et à la limite inférieure pour le flacon B. Puis on les range dans des tubes opaques sécurisés (tellement difficiles à fermer qu'il faut écraser le couvercle avec le pied !), en vérifiant soigneusement que le numéro inscrit sur les flacons correspond à celui des étiquettes. Le tout est ensuite scellé dans des boites isothermes. Le reste de l'urine dans le gobelet sert à l'inspecteur pour effectuer une mesure du pH avec une bandelette urinaire.
Arrive ensuite la "question médicale". L'accompagnateur est alors prié de sortir de la pièce. "Avez-vous pris des médicaments récemment, si oui lesquels ?". La procédure se termine par une signature sur un formulaire. On vous demande instamment de ne surtout pas dépasser du cadre. Sinon, tout le contrôle pourrait être annulé pour vice de forme.