26 juillet 2007

Tous les chemins mènent à Paris

Et de sept ! Mercredi soir, à Cahors, j'ai uriné pour la septième fois dans un gobelet pour un contrôle antidopage. Avec une nouveauté, le test capillaire. L'inspecteur a sorti une grosse paire de ciseaux et m'a taillé sans ménagement trois mèches de cheveux sur le haut du crâne qui seront analysées par le laboratoire de toxicologie de la police nationale.

Ensuite, la nuit a été douce mais remplie de moustiques voraces. Nous sommes partis en direction d'Angoulême au petit matin en longeant le Lot, sur des routes ombragées par des rangées de chênes verts. Je croque à pleine dents dans les sandwiches confectionnés avec des tranches de tourte moelleuse. Parfum de vacances.

A la Roque-Gageac, le fleuve mordoré retient sa respiration sous les châteaux taillés dans les falaises ocre. Le Lot et la Dordogne sont de véritables colonies anglaises et néerlandaises, difficile d'y trouver une plaque d'immatriculation française. Le haut-parleur de notre voiture suiveuse apportait une touche latine et un rien surréaliste en crachant les notes endiablées d'Adriano Celentano à chaque traversée de village.

Maïs. Tabac. Noyers. Grottes et peintures rupestres. Le temps ne passe pas. L'étape est un long fleuve tranquille, sans remous, sans tourbillons. J'observe la variation de nos ombres sur le goudron surchauffé au fil des heures.

Les longues lignes droites du Périgord favorisent l'introspection et la paix intérieure. En remontant vers le Nord, le vent se lève et la campagne mue, elle perd sa pellicule de gaieté méridionale, la végétation s'affadit en superposant des champs mornes. Un univers rural de ceux qui plongeaient Madame Bovary dans l'ennui.

Les toits d'Angoulême apparaissent finalement dans la brume de chaleur. Je roule épaule contre épaule avec Fabio, on se regarde du coin de l'oeil et on se comprend. On a parcouru les derniers mètres en levant le pied, pour savourer l'instant. Paris vaut bien une baisse (de régime).