9 juillet 2007

Du tonnerre, de la grêle, 12 degrés...

Le tonnerre. La grêle, qui martèle les bras, les jambes et ricoche sur le casque. Au kilomètre 115, le ciel nous tombe sur la tête. 12 degrés. Il pleut des seaux d'eau.

La journée avait pourtant bien commencé. Après trois nuits sans sommeil, j'avais enfin pu récupérer en dormant sept heures d'affilée. Le stress du départ diminue de jour en jour et je me sens de mieux en mieux.

Au départ de Waregem, nous avions eu le plaisir de voir Robin, 21 ans, qui s'était levé à l'aube pour arriver de Tournai, heureux de nous offrir ses relais pendant soixante kilomètres. Les gens du Nord ont la générosité dans le cœur. Merci !

L'étape a été interminable. La route, rectiligne, tranche les champs de betteraves et de blé comme un coup de couteau, elle monte puis descend, sans répit.

Des corbeaux prennent leur vol dans le ciel plombé. Le vent bourdonne dans les oreilles et souffle de trois-quarts face. Les villages du Nord et de l'Aisne, sans souffle vital, défilent dans la monotonie.

On y entend piailler les moineaux près du Monument aux morts. On respire un parfum de campagne profonde, de foin, d'herbe mouillée, un parfum de classique aussi en lisant Wallers-Aremberg, le nombril de Paris-Roubaix.

Afin de chasser l'ennui et le silence, nous avons monté un haut-parleur sur le toit de la voiture suiveuse : traverser ces régions en écoutant du Jacques Brel pendant que vous écrasez les pédales, ça a son charme. Hélas, la crevaison de Fabio, à 37 km de l'arrivée, a un peu brisé l'enchantement.

Pour tenir notre moyenne finale de 31,3 km/h j'ai dû m'alimenter. En 7 h 37 j'ai avalé 4 panini jambon-parmesan, 2 pains au Nutella, 1 banane, 1 pomme, 1 poire, 4 gels au glucose goût fraise, 2 barres amandes-noisettes et 2 tubes de miel, le tout arrosé de 6 bidons soit 3 litres de boisson (deux d'eau, 2 au miel et 2 au sirop de pamplemousse).

A l'arrivée, après 239 km, croyez-le ou pas, j'avais pris un kilo !