5 LA COMPÉTITION

C'est l'aspect clef du sport puisque c'est la principale motivation, mais c'est aussi la principale déviance, voir  la principale cause d'erreur.
La compétition elle même n'est à considérer qu'en tant que pratique temporaire où on exprime le résultat d'un entraînement fait en coopération physique-esprit, et encore, une compétition réussie a été dosée avec une précision qui pourrait surprendre (gestion de l'énergie à 1% de précision); si on se "bat" contre soi en compétition, souvent ça se passe mal: blessure ou défaillance. C'est une catastrophe chez les jeunes.
La compétition est intéressante car sa préparation et sa gestion est une source de motivation, donc "d'énergie" dans la pratique, et elle fixe des repères. La recherche de performance est passionnante techniquement. C'est un aspect intéressant à utiliser en plus du souci de perfection technique du geste. Nous pourrions dire que c'est pratiquement comme un art martial ou une technique de méditation par la concentration. Le calendrier des compétitions structure et relance une pratique sportive qui sinon tend à s'épuiser d'elle même où à s'installer dans une routine qui tend vers la médiocrité et la platitude, même si cette activité est le cadre de rencontre sociale elle peut alors ne plus être vraiment intéressante sur le plan physique.
Mais attention aux déviations de la compétition: ça nous bouffe vite un être humain. C'était fait pour ça d'ailleurs la compétition, à bouffer l'autre avant qu'il nous bouffe. Mais à ce jeu là, on finit par se faire bouffer par soi et les autres à la fois. Actuellement nous connaissons déjà trop de tensions dans la vie et la compétition en rajoute encore dans le sport quand on se prend au jeu de chercher à monter en niveau... Les amateurs se prennent trop pour des professionnels en mettant un enjeu énorme et en plus ils ne sont même pas payés pour se détruire ainsi
 C'est une mise en garde pour en tirer seulement "les bonnes énergies"

 Rien n'est fait dans notre société pour relâcher un peu la pression et prendre le temps de vivre avec simplement un peu de temps pour soi: adopter un style de vie propice au "vrai" sport: Beaucoup de "valeurs" dans la vie sont axées sur la compétition dans son aspect négatif: faire la guerre (économique), avec des moyens parfois détournés (exploiter les énergies affectives comme pour des thérapies de groupe). Même si on aime faire d'autres activités (souvent à forte charge mentale), on ne rétablit pas forcément l'équilibre qui serait juste pour l'ensemble esprit-organisme-nature, et on reste souvent dans une logique de compétition comme si on était au travail "guerre économique". Ce qui devrait  être du repos ne l'est plus, ça devient de la fatigue mentale en plus et l'on cumule deux fois un même caractère négatif au lieu de l'équilibrer par une complémentarité.

 Je vous invite donc à reconsidérer la compétition en la recyclant en recherche de performances  sous maximale: faire le mieux possible   "pas à fond", sans la pression, mais avec une recherche de précision et de rendement. On peut fixer en effet des repères précis grâce aux montre cardio par exemple, ou à la sensation d'être efficace sans se fatiguer, ou encore sur la respiration.
Je vous conseille d'utiliser des moyens de mesure (cardio, mesure de vitesse verticale en montagne, puissance sur un appareil de fitness) pour étalonner vos sensations. Mais ATTENTION n'oubliez pas les sensations pour piloter aux instruments: continuez à percevoir, comme si en avion lors du pilotage aux instruments vous continuez à contempler la vue et à humer le reniflard (miam, le reniflard, on devrait l'installer dans les véhicules diesel pour éviter la conduite en sous régime et excès de couple).
S'entraîner "pas à fond" en faisant le mieux possible revient à rechercher la perfection du geste. On retombe sur les méthodes d'entraînement modernes qui consistent à respecter un pourcentage par rapport aux limites du métabolisme que l'on désire entraîner. Généralement on se tient vers 75 % du maximum de ce que l'on pourrait faire "en se faisant mal" et il est facile et confortable d'avoir aussi 75 % de condition physique en s'entraînant sans "y passer toute sa vie" ce qui fait alors 55 % de la puissance d'un athlète qui serait alors en compétition pour des efforts quotidiens (55% chez les "grosses cylindrées" mais 40 % chez les moins forts qui n'ont qu'une petite VO2max génétiquement ou qui n'ont pas grandi en faisant du sport et "loupé" la construction des bases d'endurance en grandissant).  Si on vise l'intensité maximale on se tient vers le quart du temps, du moins pour les métabolismes longs (endurance et puissance aérobie). Le principe clef est donc de garder une marge, en garder sous le pied, que ce soit pour la séance mais aussi pour le global car viser 100 % de la forme d'un athlète est seulement possible en y consacrant tout son temps, donc être professionnel.  Si on ne va pas "à fond" l'organisme a de la marge pour s'adapter sinon il se trouve dans l'urgence et ne se construit plus de la même façon pour privilégier la vitesse (progression rapide mais limitée) et alors il laisse de coté la progression en endurance qui à terme apporte plus (progression lente mais pouvant être très importante)... Si on vise le niveau d'athlète il faut une hygiène de vie irréprochable en plus d'y investir du temps. Si on se contente des trois quarts à peu près des possibilités qui seraient "la limite" athlétique génétiquement fixée, le quart de l'entraînement de l'athlète suffit: c'est beaucoup plus facile, on a un meilleur rapport qualité prix pour un  résultat qui est du même ordre de grandeur et nous pouvons caser cela en tant " que hygiène de vie". En tel cas on peut assez rapidement gagner une forme "compétitive" car on a la base pour commencer. Ça demande juste à s'affûter un peu. Alors on alterne endurance et vitesse pour combiner les deux qualités, ce qui mène à faire des fractionnés et alterner musculation et endurance.  À ce stade là la pratique devient assez technique et contraignante pour avoir le quart de plus qui fait la différence quand on fait de la compétition. L'alternance de spécifique (vitesse, musculation et endurance ciblée) structure la pratique qui alors est loin d'être monotone: il est plus facile alors d'être motivé.

On peut exprimer le meilleur de son potentiel physique en dépensant 9000 kcal/semaine. Ce n'est pas un hasard, c'était la dépense calorique moyenne consacrée aux efforts depuis des millions d'années quand nous étions chasseurs-cueilleurs.
Pour un athlète entraîné de poids moyen cela équivaut à 10h d'endurance par semaine ou 1h30 par jour.
Traduits en marche à pieds, cela ferait 17 à 25 km de marche à pieds/course à pieds par jour.
1h20 de course à pieds ou 5 heure de marche chaque jour.

5-1 LES RÈGLES DE L'ENTRAÎNEMENT.
En résumé: introduire des cycles en variant durées et intensité, respecter "l'esprit des séances" et s'assurer un cumul optimal, se donner la motivation, bien se nourrir, et s'aider de repères mentaux.
Une séance d'entraînement doit être si possible "ciblée", surtout dans la phase de réadaptation.
- Prévoir une durée de 10mn par séance, augmentée de 3 minutes par semaine puis stabiliser vers 40mn à 2h de séance, tout en ciblant la bonne intensité.
- Alterner les séances courtes et fortes avec les séances longues, un jour sur deux.
- Faites autant que possible du sport tous les jours.
LES INTENSITÉS sont définis par la fréquence cardiaque pour les efforts long et par la force-vitesse ou puissance pour les efforts courts (fractionnés), faute de pouvoir tenir compte de la fréquence cardiaque qui donne tout de même une moyenne à prendre en compte (la fréquence cardiaque moyenne lors de fractionnés doit être la même que pour une séance d'endurance: pas très élevée, sinon on ne récupère pas assez entre les séries).
Regardez à quelle fréquence cardiaque vous ne tenez pas un rythme stable par ce que c'est trop dur, puis retranchez au moins 20 pulsations.
Votre zone d'entraînement est alors entre -20 et -40 pulses du "trop vite pénible", typiquement entre 120 et 150 pulsation par minute, surtout en début de pratique. Seules quelques séances qui concernent le perfectionnement atteignent les fréquences cardiaques élevées.
 
 

5-2 Ordre de grandeur TRÈS GROSSIERS du temps de pratique idéal.
1h20 pour les efforts soutenus mais encore non pénibles = base d'entraînement de la puissance aérobie pour tenir des efforts les plus puissants possibles sans être essoufflés.
5h quand il s'agit d'efforts très modérés = bon compromis pour le  pèlerin, dose idéale de l'endurance de base pour produire un maximum de travail physique en cumul, sur une très longue durée de temps.
Cette dose de pratique physique est celle qu'adopterait un athlète visant un haut niveau qui, en plus, joue sur le calibrage des séances (respect précis de l'intensité et de la durée en mesurant).
L'alternance de ces deux types d'effort donne à la fois l'aptitude à la puissance et l'aptitude à la durée.

LA MOITIÉ si ce n'est que le quart de ce cumul optimal, si on "cible" bien garantie une bonne santé et au moins 75% d'expression du potentiel que nous pourrions exprimer en condition d'athlète. Ce compromis demande typiquement entre 40mn par jour d'efforts de haute endurance et 2h30 de marche chaque jour. C'est " peu" mais encore beaucoup dans notre société où  nous avons du mal à trouver 2h30 pour la marche sauf si nous arrivons à utiliser cela en tant que trajets quotidiens. 40 minutes de marche 4 fois par jour consacrés à du trajet utilitaire seraient l'idéal. On peut compenser cette plus faible durée par une meilleure qualité de l'effort et pratiquement réussir à devenir athlète en y passant aussi peu de temps.

  ALLURES D'ENTRAÎNEMENT ET DE COURSE. Fréquence cardiaques moyennes
Pour vous donner une idée, avec un cœur qui monte vers 185 pulses.

Efforts très longs, randonnées, expéditions.
105 pulses (randonné "normale", marche à pieds)
120 pulses poux 6 h plusieurs jours de suite (randonnée à bon rythme).

Travail de l'endurance aérobie (amélioration de la puissance en plus de l'endurance de base)
130 pulses pour 8 heures  1 jour isolé, grosse sortie (endurance de base), 10 pulses de moins si on est moins entraîné.
140 pulses pour 2 à 3 heures tous les jours (entraînement à la puissance) si 5 à 6 h au plus encore c'est une course d'ultra endurance comme le 100 km à pieds (les meilleurs sont alors vers 12 à 14  km/h).
150 pulses pour 1 à 2 h chaque jour (puissance).
15 pulses de moins si on est peu entraîné.

Travail de la puissance aérobie (amélioration de la puissance, "du souffle")
160 pulses pour 1 à 2 h un jour de temps en temps (puissance "critique") si travaillé plusieurs jours de suite, 20 minutes environ.

Travail de la limite extrême de l'endurance: le seuil où on tend à faire plus de lactates qu'on en recycle.
170 pulses pour 1 heure un jour isolé (seuil limite haute  et allure du records de l'heure entre les sprints de début et de fin) si travaillé: 5 à 10 minutes,  ou en fractionnés par cycles de 5 mn espacés par des pauses à cultures comme randonnée soutenue  mais pas tous les jours.

Efforts violents.
180 pulses pour 20 minutes exceptionnellement une ou 2 fois l'an (compétition avec enjeu). Nous dirons que cette intensité là est "100%" de ce qui est possible "en endurance" (entre des "" par ce que ça exploite certes l'endurance, mais ce n'est plus du tout une intensité qui fait travailler l'endurance: trop fatiguant: c'est à réserver pour les courses.
185 pulses = course de demi-fond de quelques minutes, vers 115 à 120% de ce qui est possible de tenir "en endurance".

Efforts très violents.
Trop courts pour que la fréquence cardiaque monte au maximum: nous entrons alors dans le domaine des sprints courts et de la musculation.
Pour faire de l'endurance en même temps on répartit ces efforts en fractionnés.  Intérêt: pouvoir être encore plus puissant pour faire la différence lors d'une fin de course et lors d'épreuves assez courtes pour que les écarts se jouent à la seconde.
Exemple: à 120% de la limite haute de l'endurance, mais la moitié du temps, en ramant "à fond" pendant 33 secondes, puis en se reposant autant.
On peut "moduler" en largeur "d'impulsion" ces séances de fractionnés selon pour que la moyenne reste compatible avec la zone d'endurance que l'on veut pour le coeur.
Par exemple 200% le tiers du temps. Les muscles moteurs utilisés de concert sont souvent à fond 200 à 300 % du maximum que l'on tiendrait en endurance. Chez l'athlète ce n'est plus le cas et il fait alors des fractionnés et de la musculation pour que ses muscles restent optimaux, vers 50 % de leur maximum en haut de l'endurance avec de la marge. En effet, au dessus de 50 % de charge les muscles consomment plus et fatiguent et cela limite les efforts alors que le potentiel cardio-vasculaire le permet.
 

Un jeune de 20 ans pourra ajouter 10 pulsations et un vieux de plus de 50 ans en enlever 10 à 15 par rapports aux valeurs données.

On comprend alors que nous devons faire en sorte de disposer de puissance même avec peu de pulsations.

Si nous sommes peu entraîné en effet, on ne fait "presque rien" dans la zone des 100 à 130 pulses.
Et dans la zone des 170 185 pulses, nous ne tenons pas longtemps et l'effort n'est pas profitable puisque "se faire mal" n'apporte pas les progrès en endurance que l'on a besoin de faire en ce moment là.

5-3 Descendre les pulses.
C'est la première chose à faire pour pouvoir ensuite réellement s'entraîner...
 Nous devons alors faire en premier, si on démarre de très bas, tout simplement de la rééducation cardiovasculaire comme en clinique de cardiologie! Si on a quand même un peu de condition physique il suffit de choisir des sports faciles à doser, le plus simple étant la marche à pied en montagne. La pratique qui correspond a beaucoup de similitudes avec les entrainements de "haut niveau": on y fera le plus possible du "ciblé" et cela ne parait pas très naturel et même lassant car on ne fait presque rien physiquement (loin des sensations de "se défouler"), comme du fitness contraignant. C'est pour une condition physique moyenne qu'on commencera par une pratique "naturelle"  mais en évitant certaines erreurs classiques en gérant de temps en temps au cardio, simplement  pour ajuster la pratique quotidienne.

5-4 Monter les pulses.
Si on pratique seulement du long on a un effet "diesel": les pulses qu'il faut pour faire un certain effort baissent bien et on tient ainsi plus longtemps mais on ne gagne pas de puissance parce qu'on ne peut pas monter "haut dans les tours". Parfois nous aurions besoin de monter les pulses mais elles ne montent pas et cela rogne la puissance que l'on pourrait avoir. Nous devons donc varier un peu une pratique d'endurance en y incluant de temps en temps des efforts plus courts et plus intenses, sans bien sur se mettre dans le rouge. Pour ce faire on rompt la monotonie en faisant de temps à autre des séances plus intenses plus courtes et plus variées, plus naturelles en fait.
Si on doit faire des efforts violents dans le genre de courses de barque ou d'aviron (dans les 6 à 8 minutes) ou encore du demi fond, nous devons prévoir quelques semaines avant les courses où l'on voudrait risquer de gagner, des périodes d'entraînement avec beaucoup de fractionnés, des efforts très intenses durant des cycles de 2 minutes espacés 5 minutes repos ou 30 secondes espacés 30 secondes repos, ou 30" toutes les 5 minutes dans une sortie d'endurance, et de tas d'autres exercices dans ce genre. On fait en sorte de rarement accumuler de l'acide lactique et on fait soit très fort moins de 30 secondes (sprint court), soit au moins 7 minutes. Si les efforts sont entre 30 secondes et 7 minutes, l'intensité travaillée et nettement au dessus des limites de l'endurance et alors on fait des cycles de récupération (endurance pas trop forte) entre, d'au moins 5 minutes et on travaille le recyclage des lactates.

5-5 Notion de seuils.
 Le seuil est souvent qualifié de "anaérobie", ce qui correspond  à l'intensité à partir de laquelle les lactates sources de limitation et de douleurs s'accumulent. Ce que l'on ressent c'est surtout les conséquences de cette pollution, mais pas forcément le fait de faire des lactates si on les recycle au  fur et à mesure. Nous  distinguons donc le seuil de production des lactates qui se trouvera avant le seuil de défaillance qui est souvent le seuil d'accumulation des lactates non recyclés. Disons le seuil lactique et le seuil d'accumulation lactique qui sont relativement éloignés chez un athlète avec des sensations qui évidemment sont difficiles à décrire en texte. Les athlètes se basent sur une concentration de 4  mmoles par litre par minute de lactates accumulés dans le sang et au delà se trouve la zone anaérobie si on est capable de recycler à mesure les lactates on peut être en "lactique" mais pourtant être "en dessous du seuil" sous ce critère! Il y a donc une zone d'effort lactique avec recyclage associé des lactates qui correspond à des puissances élevées qui est une sorte d'endurance que l'on qualifie alors de "critique" et que les cyclistes travaillent beaucoup car l'aptitude à recycler les lactates est aussi l'aptitude à récupérer des sprint un peu longs. Nous avons aussi les seuils ventilatoires SV1 quand on doit respirer beaucoup plus pour ajouter encore un peu d'effort et SV2  quand on souffle au maximum et que ça n'augmente plus si on augmente encore l'intensité (course de demi-fond) et entre se trouve les seuils  d'accumulation lactique si les muscles sont plus puissants que la limite cardiovasculaire et donc non limités par eux-mêmes. Dans le cas contraire de seuil local en dessous du seuil global, le seuil lactique est  fixé par le muscle et survient "bas dans les pulses" comme vous pouvez le vérifier en fatiguant les muscles des doigts par exemple.  C'est ainsi que suivant le nombre de muscles qu'on met en jeu nous ne buttons pas sur les même limites. Un kayakiste aura plus besoin de musculation qu'un cycliste pour arriver à avoir autant de puissance dans les bras qu'un cycliste a plus naturellement dans les  jambes. Dans une conformation ordinaire il est plus facile de s'essouffler en vélo ou course à pieds (limite cardiovasculaire d'abord) qu'en kayak (limite musculaire d'abord).
Un athlète aura généralement une pratique alternée de "repoussement de seuils": la musculation pour éloigner les seuils musculaires, et augmenter la force-endurance, et tous les entraînements cardiovasculaire, parfois les deux qualités étant travaillées ensemble, par exemple dans le cas de l'aviron on travaille la force de compétition mais à cadence moitié pour être vers 65% de la puissance aérobie (la moitié des 130% de la puissance de la course, par rapport au seuil de dépassement de la limite haute de l'endurance).
En vélo on restera assis sur la selle en respectant le cardio (fréquence cardiaque correspondante à 65% de réserve, vers 75% de FC maximale), mais en tournant les jambes à 60, voir 50. Cela alterné avec du tourné de jambes rapide (plus de 100) presque dans le vide à l'occasion des descentes.
Mais en haut niveau cela ne suffit pas, et alors on va dans une salle de musculation pour parfaire les qualités musculaires, de sorte que quand nous sommes "à fond" pour le cœur (pour le cardio vasculaire) les muscles soient exactement au rendement optimal, sans peser lourd (donc pas très forts et volumineux mais très forts-endurants, vers 40 à 50 % de leur puissance maximale (les muscles non forts-endurants ne peuvent exploiter que 5 à 15% de leur puissance maximale dans la durée et pèsent donc lourd "pour rien"): à l'optimum ils consommeront donc peu, ne feront pas eux mêmes des lactates, et rendrons au mieux le potentiel permis par la puissance aérobie, le travail essentiellement cardiaque.
Naturellement dans le cadre d'une pratique d'endurance, cet optimum ne se cale pas sur les allures de course mais sur celles de la plupart des entraînements. Une situation qui est optimale pour se déplacer tous les jours mais qui n'exprime pas tout le potentiel dans le cadre de la recherche de performance dans la compétition. C'est ce qui explique que un sportif quotidien très entraîné est l'égal d'un athlète pour la randonnée, et même meilleur alors qu'il est nettement moins puissant en course: l'athlète peut en effet exploiter "le haut des pulses" longtemps et avec du rendement sans être contre-performant sur le plan musculaire.
C'est pour cela que l'athlète doit alterner des pratiques de repoussement de seuils, éloigner le seuil musculaire, puis le seuil "cardio-vasculaire", il n'est jamais monotone dans ses entraînements. Cela n'est pas si facile, il faut gérer, décider de faire souvent des choses différentes et c'est moins simple que le train train quotidien de la plupart des sportifs qui deviennent assidus mais aussi routiniers.
Sinon soit c'est "trop haut en pulses" (manque d'entraînement cardio-vasculaire) soit c'est "trop dur de monter dans les pulses" (manque d'entraînement musculaire, mais aussi, assez souvent, effets d'un entraînement d'endurance en cours, incompatible avec la vitesse et la force)

5-6 Notions de cycles.
Nous avons ainsi les cycles, pour repousser les seuils limitant les zones d'effort, le plus possible vers des pulses hautes. On "tasse les seuils" dans le "haut des pulses" et on s'occupe alternativement d'un seuil puis d'un autre.
Il y a plusieurs fréquences de cycles, les mésocycles (à l'échelle de l'année), les macrocycles (quelques semaines) et les microcycles (quelques jours).

On alterne alors des cycles de travail de la vitesse et de la puissance avec des cycles d'endurance, et cela rythme tout le calendrier de l'athlète qui en finit par suivre un véritable planning construit sur les dates à enjeu où les bénéfices d'endurance et de force et de vitesse doivent se superposer sans se nuire. Cela n'est pas simple car les deux formes d'entraînements sont incompatibles entre elles et n'ont pas le même délai de temps pour rapporter: on ne peut pas rester tout le temps "affûté" et l'on doit progresser plus lentement mais plus sûrement lors de l'acquisition de l'endurance qui prend le plus de temps (globalement 80% du temps de pratique d'un athlète est de l'endurance, 20% de la puissance dont 2% seulement est des efforts aussi intenses qu'en course). L'endurance porte ses fruits peu à peu et plus durablement et quand on s'en repose l'effet rebond vient une semaine après, alors que la force vitesse s'acquiert et se perd plus vite avec un effet rebond qui vient quelques jours, voir même le lendemain seulement.
On commence donc par de l'endurance, qu'on augmente en intensité, vient une phase de cumul où on est relativement fatigué par du long qui devient intense, puis on réduit la durée en continuant par contre à augmenter encore l'intensité, ce qui est finalement moins "fatiguant" puisqu'on en fait alors beaucoup moins, pour arriver les jours précédents les courses à faire plus que des sprints en fractionnés.
La surcompensation de la force-vitesse arrive alors rapidement et s'ajoute à la surcompensation de l'endurance qui s'accumule depuis les jours précédents. Ensuite, après la semaine de compétition, on fait du pas très long et peu intense, puis on augmente la longueur en restant peu intense, et on attaque un nouveau cycle: garder la longueur et augmenter l'intensité puis augmenter encore l'intensité et réduire la longueur et en ajoutant du plus spécifique.
Si les compétitions sont trop rapprochées, alors il est sage de faire simplement des "compétitions pas à fond" pour les intégrer dans l'entraînement, on y gère l'effort avec les conditions, l'ambiance de la compétition et même si on n'est pas au maximum, compte tenu de la performance élevée par un tel entraînement, on reste dans "les bons" et on accumule, c'est important, une sensation de confiance car on est dans le confort d'un effort non pénible. C'est pour cela que des amateurs, vraiment "à fond" arrivent à égaler, voir à battre des champions dans les épreuves hors saison, tout simplement par ce que ces champions ne sont pas encore dans un cycle de force vitesse et ne perturbent l'entraînement en court en ne se mettant pas dans le rouge. Une compétition à fond coûterait en effet une semaine d'entraînement et même 15 jours de progression, puisque la semaine qui suit ne pourrait pas être faite comme il faut. Cela pose des problèmes quand on demande à des athlètes de se sélectionner pour d'autres courses et que la sélection demande déjà de "se mettre dans le rouge" et alors perturber la préparation des championnats qui suivent. Souvent cette notion de cycles et d'espacement de temps entre les compétitions est mal connue, et zappée par le besoin de faire cadrer les courses avec du spectacle ou une période estivale, ou encore des rencontres dans d'autre pays qui peuvent avoir d'autre planning. Le résultat est parfois une inégalité des chances.
En été, les compétitions amateur se succèdent toutes les semaines et nombres de pratiquants s'usent à les faire presque toutes... comme des compétitions à fond et en se faisant mal....

5-7 les endorphines.
Le sport passe souvent pour être une "drogue" du fait qu'il  entraîne la production d'endorphines et autres substances psychotropes naturelles. À petite dose ces substances sont nécessaires pour la santé mais la compétition provoque parfois des souffrances physiques excessives avec du coup un excès d'endorphines qui mènent à une toxicomanie du sport. Une compétition de temps en temps ne pose pas de problème. C'est l'entraînement fait "comme une compétition" qui rend toxicoman. Cette toxicomanie concerne surtout les coureurs à pieds qui  souffrent plus des chocs répétés dans les articulations. Un faciès typique y est associé: ça se voit sur leur figure.
 La confiance est favorisée par l'ocytocine aux dires des dernières découvertes, qui est une hormone qui se secrète en ayant des contacts affectifs et surtout physique (serrage du corps rappelant physiquement l'accouchement). Cette substance manque particulièrement aux autistes et c'est en partie la cause de certaines déficiences qui se corrigent en injectant cette hormone (découvert en février 2010). Être  serré fort et longtemps dans les bras de quelqu'un et se masser est le moyen le plus simple pour en faire soi même, entre autres substances qui améliorent grandement les possibilités mentales et même physiques. En fait on aurait des circuits nerveux spécifiques pour sécréter ces endorphines à la naissance, pour être plus résistant au monde extérieur, récepteurs qu'on garde à vie et qu'on peut réactiver en se serrant: le corps se rappelle de l'accouchement et secrète des endorphines comme il l'avait fait pour la naissance avec plus de confiance, plus d'énergie, plus de résistance. Dans les sociétés primitives, ou même certains sports, ce mécanisme sert avant d'affronter une épreuve. On devrait faire les accolades, ou plutôt s'entourer en se serrant fort et longtemps AVANT les courses et non pas APRÈS une fois avoir réussi le podium...
Je tiens à souligner que la société occidentale moderne tend à appauvrir ce  genre d'échanges du fait de la constante assimilation avec le sexe ou du remplacement de ces actes non sexuels par des préliminaires d'actes sexuels ou encore l'association avec les tabous sexuels: Les gens n'osent pas se faire ça alors que ça pourrait souvent être naturel en cas d'échange d'émotions (devant un beau paysage, en cas de danger ou de stress) et ça serait un "remède miracle" qui permet de moins subir toute sorte de stress et qui préviendrait bien des maladies et surtout les dépressions nerveuses. Les célibataires restent très longtemps sans le moindre contact de ce genre et accumulent des maladies potentielles alors que ça serait si simple de se soigner avec des amis ou des coéquipiers et d'éviter ainsi une relative souffrance physique qui pousse à se lier d'urgence avec des "poupées" n'importe quand comment dans l'urgence de soulager un mal être et de rater sa vie et encore cela est confondre sexe avec amitié et affection. Il suffit simplement d'oser le faire...
Même les couples ne prennent pas le temps de s'étreindre efficacement. Le manque de condition physique rend ses étreintes aussi bien moins efficaces. Sur le plan de la santé, ça se voit sur les enfants ou les animaux qui n'ont pas de câlins. Mais sur un adulte qui n'a pas de contact pendant des années par ce qu'il est célibataire, c'est sans aucun doute pareil. À cela s'ajoute la tendance à l'usage de drogues sociales et autres vices plus faciles à contracter dans la solitude affective, par compensation. Plein de gens sont mal portant ou potentiellement malades par ce qu'il leur manque ça justement.
 Dans le cas d'un autiste dit "Asperger", le déficit d'ocytocine inscrit sans doute dans un autre jeu d'hormones est particulièrement marqué. Alors, si il se "soigne" en se faisant serrer dans les bras de quiconque voudrait lui faire, le gain de PERFORMANCES physiques est mesurable. 10 % de puissance en plus d'une meilleure coordination motrice, 15 % de performance équivalent-puissance en plus pour certains sports en raison du gain de coordination. Je n'ose pas avancer des chiffres pour les gens "normaux" car cela dépend de leur degré de manque mais on remarquera dans les sports collectifs surtout des rituels "affectifs" spontanés qui remplissent cette fonction et à en 2010 il a été envisagé une raison similaire à la perte de performance des équipes de foot. Reproduire volontairement par une pratique des étreintes, ou accolades fortes et prolongées la production d'endorphines serait non dénué d'intérêt pour la santé autant que pour la performance, à mesurer pour dire à quel point ça marche, pour se doper au naturel.

Ce qui semble se produire:
- Disparition de la plupart des allergies et problèmes hormonaux et équilibrage de la tension artérielle, des symptômes marqueurs de stress.
- Décalage du seuil "pénible" plus vers les pulses hautes, sensation d'effort moindre.
- Meilleur rendement donc moins de pulses à puissance égale (mesuré un gain de l'ordre de 10%).
- Plus de régularité et de coordination motrice donc meilleure exploitation d'un même potentiel (surtout dans les sports techniques comme le skiff).
- Plus d'aisance en cas de chaleur (meilleure régulation thermique ou stress ressenti moindre)
- Temps vécu plus linéaire (moins d'écart de sensation d'écoulement du temps suivant ce que l'on fait)
Simplement parce que mentalement cela va mieux!
- Perte de poids de l'ordre de 5% la première semaine.
- Besoin de sommeil moindre (6 heures suffisent au lieu de 8h)