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Le bruit augmentant avec l'urbanisation des lieux et surtout le tourisme (du fait des hélicoptères) est un réel problème.
Avant l'an 2000 j'ai été hospitalisé pour "amour exagéré de la nature et hallucinations auditives". On ignorait encore que j'étais porteur d'une forme d'autisme et qu'il passe autant d'hélicoptères sur un lieu habité n'était "pas possible". Alors on a crut que ce que je percevais n'était que le produit d'hallucinations, et les médicaments qu'on m'a donné ont fortement aggravé les troubles autistiques durant des années. Cela est désormais réglé et j'ai un diagnostic maintenant correct.

Avoir un syndrome d'Asperger est une invalidité, car ça augmente la sensibilité à toutes forme de stress et toute contrainte. En outre, j'ai accumulé durant des décennies une sur-adaptation pour tenter des relations sociales, qui se paye désormais d'un épuisement cumulé dont je doit tenir compte, surtout quand je me fatigue à faire des choses qui me passionnent.

Il me faut un environnement plus calme et l'appui d'une nature ressourcante (j'ai rendu utile ce ressourcement: le temps que je passe en forêt, je la nettoie des plantes exotiques envahissantes avec l'accord de l'ONF), la présence d'amis sur un mode relationnel différent, donc rares, et de l'aide pour assumer le quotidien.

"Aspi" est un bon diplôme qui certifie que ce que je perçois n'est pas un délire, mais au contraire est d'autant plus vrai que je n'ai justement pas le moyen de gommer de mes perceptions les bruits ou sensations gênantes qui habituellement sont ignorés des gens qui vont jusqu'à ne plus les ressentir du tout, comme si ça n'avait jamais existé (face à un truc gênant: du déni pour installer un filtre mental puis l'oubli et cela n'a jamais existé)

Pour continuer à habiter Cilaos, ville très bruyante, il a fallu de l'aide et "construire un bunker".
J'ai tenté de lancer l'alerte sur ce que deviendrait cette "station de montagne et de Bien Être" si on laisse le tourisme aérien accaparer les lieux.
Mais si effectivement ça ne gêne personne d'autre il faut soit que je me protège, soit que je parte. Mais un départ de lieux aimés en laissant derrière toute une construction de vie est aussi dramatique.

L'obligation de demander qu'on respecte autour de moi le calme m'a vallu de sérieux problèmes de voisinage, des menaces, des conflits ouverts,  et même des agressions: du coup s'installe une bascule entre devoir vivre dans le stress de nuisances sonores envahissant carrément l'intimité dans la maison ou le stress d'un conflit social.

Par exemple, dans un paté de maisons, qu'un chien y soit attaché, laissé seul  qui jappe des heures jour sur jour, est ici considéré comme normal.

Demander du calme dans le quartier, c'est récolter la peur de représailles et le rejet social (car ça gêne des gens, les contraint à faire attention à vous, les prive de la liberté de faire comme c'est le plus simple pour eux, cela les agresse d'être ainsi dérangés par un voisin exigeant)...

Du stress dans les deux cas, difficile de vivre en paix: c'est pour moi un problème sanitaire et social majeur, et sur ce point, la population de la Réunion m'a particulièrement déçu.
 
Je voudrais repartir vers un autre pays où il n'y a pas un tel problème de nuisances sonores, je m'accroche pour le climat ou l'accès à la nature. J'ai du mal à hiéarchiser l'importance des choses. Avoir la paix chez soi, se sentir en paix et non en conflit avec le voisinage est effectivement le plus essentiel dans la vie, alors pour rester sans créer des conflits, c'est la solution du bunker insonorisé la meilleure option. Mais il y a des limites techniques à cette solution car les sons très violents entrent quand même, c'est pas parfait si il y a trop de proximité..